Djibouti
3.7 Évaluation des infrastructures de gestion des déchets et de recyclage
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La République de Djibouti compte parmi les pays africains les plus urbanisés. Mais les indicateurs sociaux y sont encore très bas. Les trois quarts de la population vivent sous le seuil de pauvreté relative et plus de la moitié dans la capitale. La Ville de Djibouti compte environ 818 159 habitants soit environ 60 % de la population du pays.

L’Office de la voirie de Djibouti (OVD) est l’établissement public qui assume la responsabilité de la collecte, de la valorisation et du traitement des déchets solides essentiellement dans la capitale Djibouti. Malgré un effort de croissance notable ces dernières années dans le domaine, il reste une marge de progression importante. Le taux de collecte, supérieur à 90 % dans la partie est de la ville, doit progresser à Balbala où il n’atteint pas 50 %.

https://www.journalofficiel.dj/texte-juridique/loi-n169-an-07-5eme-l-portant-creation-de-loffice-de-la-voirie-de-djibouti-ovd/

  1. Comment les déchets sont-ils collectés ?

Pour la collecte, il faut compter en moyenne jusqu’au 0,7 Kg/habitant/jour de déchets ménagers assimilés (source des données : AFP, 2014) et jusqu’à 380 tonnes par jour de ces déchets ménagers assimilés peuvent être collectés par les différentes camions de l’OVD, ce qui représente un taux élevé de rotation des camions qui travaillent jusqu’à 10h/jour.

Composition des déchets : déchets alimentaires 37 %, plastique 6 %, papier 2 %, textile 4 %, bois 5 %, métaux 3 %, verres 13 %, autres 32 % (ex. : céramique, bois, caoutchouc et sable) (source des données : JICA, 2015).

Les principales méthodes de collecte de déchets ménagers sont :

  • Collecte directe par les camions de l’OVD (Porte à porte) : Des camions bennes assurent la collecte des déchets dans certains quartiers de la ville 7 jours /7, lesquels sont ensuite acheminés vers le centre d’enfouissement de la décharge de Douda.
  • Collecte indirecte et dans l’informelle : dans les quartiers qui ne sont pas desservis par les camions de ramassage des déchets (accès difficile ou impossible), les communautés s’organisent pour la collecte de leurs déchets en cotisant une somme d’argent par ménage à hauteur de 1000 fdj/Mois par exemple. Ensuite les déchets sont collectés dans des charrettes à traction animale ou motos charrettes puis sont reversés dans des Bac à ordures qui servent de points de regroupement. Ces déchets sont enlevés par un camion à benne basculante pour enfin les acheminer vers le centre d’enfouissement de la décharge de Douda.
  • Enfin pour la collecte des déchets au niveau des institutions public et privé, des conteneurs détachables (12 à 20 m3) sont placés dans l’enceinte des bâtiments ou aux marchés, supermarché, usine… puis récupérés par les camions à benne multiple.

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Schéma du processus allant de la collecte au traitement par enfouissement (Rapport JICA 2014)

 

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.[AM1] [SD2] 

 

  1. Quelles sont les réglementations du Pays en matière de gestion des déchets et de recyclage ?

Les lois et règlementations concernant la gestion des déchets sont les suivantes :

  • Constitution de la république de Djibouti

https://www.presidence.dj/page/la-constitution-de-la-republique-de-djibouti

  • Loi n° 127/AN/01/4ème L portant ratification par la République de Djibouti de la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination.

https://www.journalofficiel.dj/texte-juridique/loi-n127-an-01-4eme-l-portant-ratification-par-la-republique-de-djibouti-de-la-convention-de-bale-sur-le-controle-des-mouvements-transfrontieres-de-dechets-dangereux-et-de-leur-elimination/

  • La loi n°106/AN/004ème L portant Loi-Cadre sur l'Environnement en. République de Djibouti

https://www.journalofficiel.dj/texte-juridique/loi-n106-an-00-4eme-l-portant-sur-le-cadre-de-lenvironnement/

  • Arrêté n° 93-0769/PR/EN Créant et organisant le Comité d'Éducation et de sensibilisation relatif è l'environnement.

https://www.journalofficiel.dj/texte-juridique/arrete-n93-0769-pr-en-creant-et-organisant-le-comite-deducation-et-de-sensibilisation-relatif-e-lenvironnement/

  • Loi n° 51/AN/09/6ème L portant Code de l’Environnement.

https://www.journalofficiel.dj/texte-juridique/loi-n51-an-09-6eme-l-portant-code-de-lenvironnement/

  • Arrêté n° 86-0744/PR/MINT portant réglementation de l'élimination des déchets et du fonctionnement de la décharge.

https://www.journalofficiel.dj/texte-juridique/arrete-n86-0744-pr-mint-portant-reglementation-de-lelimination-des-dechets-et-du-fonctionnement-de-la-decharge/

  • Décret n° 2015-184/PR/SESN portant création d'un Comité de Pilotage du Projet Gestion des déchets solides à Balbala.

https://www.journalofficiel.dj/texte-juridique/decret-n2015-184-pr-sesn-portant-creation-dun-comite-de-pilotage-du-projet-gestion-des-dechets-solides-a-balbala/

  • Loi n° 127/AN/01/4ème L portant ratification par la République de Djibouti de la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination.

https://www.journalofficiel.dj/texte-juridique/loi-n127-an-01-4eme-l-portant-ratification-par-la-republique-de-djibouti-de-la-convention-de-bale-sur-le-controle-des-mouvements-transfrontieres-de-dechets-dangereux-et-de-leur-elimination/

  1. Qui fournit les services (gouvernement ou entreprises privées)

  • L’Office de la voirie de Djibouti (OVD) a la charge de la GDS de la ville (balayage des rues, collecte des déchets, fonctionnement du site d’élimination finale et gestion de la signalisation routière).

  • Le ministère de l’Intérieur a la charge de la GDS. Le ministère de la Santé a la charge de la gestion des déchets biomédicaux.

  • Secteur privé : le secteur privé ne participe pas à la GDS.

  • Secteur informel : le secteur informel est impliqué dans la GDS au travers de la collecte des déchets ménagers dans les quartiers défavorisés.

  1. Statut des décharges dans le pays ? Combien y en a-t-il ? Qui les gère ?

A Djibouti, il y avait autrefois une décharge dans la ville : la décharge de Douda.

La décharge de Douda créé en 1986 était une décharge à ciel ouvert conçue pour une utilisation de 20 ans. Elle est arrivée a saturation en 2006

Les autorités Djiboutiennes ont décidé et implémenté la fermeture cette décharge.

 

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Douda Avant

 

En 2014, Djibouti va finalement se doter de son premier centre d'enfouissement technique (CET) des déchets.

Construit sur financement de l'Union Européenne avec une enveloppe de 3,2 millions d'euros, le Centre d'Enfouissement Technique (CET), situé au sud de la capitale djiboutienne.

Le volume total exploitable du CET se situe à environ 500.000 m3, avec une durée d'exploitation estimée de 5 à 9 ans selon l’efficacité du recyclage.

Le CET est source d’emploi dans la capitale et sa périphérie urbaine dans les filières de recyclage (verre, carton, papier, plastique, aluminium, fer et déchets organiques) liées aux centres de triage.

 

  1. Existe-t-il un programme de recyclage dans le pays (y compris les installations de recyclage privées et publiques/ gouvernementales) ?

Le ministère de l’Énergie chargé des ressources naturelles avait signé le 10 août 2020 un contrat de concession en plus de la licence de production d’énergie avec la société CREC-DJB S.A.S pour la mise en place d’un parc d’énergie renouvelable (PER) dans la zone industrielle de Damerjog.

Ce parc produira 40 MW, dont 35 MW seront vendu à l’EDD, à partir des déchets solides Municipaux (DSM) et des pneus usés en utilisant la Pyrolyse comme procédé de transformation et de production d’électricité.

Ce parc produira 40 MW, dont 35 MW seront vendu à l’EDD (Electricité de Djibouti), à partir des déchets solides Municipaux (DSM) et des pneus usés en utilisant la Pyrolyse comme procédé de transformation et de production d’électricité.

Outre l'enfouissement des déchets, le CET intègre également un centre de triage permettant le recyclage des déchets secs et la gestion des produits fermentescibles destinés à la production de compost (engrais organique stabilisé destiné au périmètre irrigable de Douda ou autres).

Le compostage des déchets organiques et verts du Centre d’Enfouissement avec les boues de la nouvelle Station d'épuration de Douda qui a été la même année permet de produire chaque année environ 13.500 tonnes de compost de haute qualité utilisé dans les plantations au sud de la capitale djiboutienne.

Élimination des déchets dangereux

En raison du manque d’installations d’élimination ou de valorisation des déchets dangereux excepté les déchets biomédicaux, ceux-ci sont transférés conformément aux dispositions des Convention de Bâle et de Bamako, notamment le principe de consentement préalable adossé sur les documents de notification de transfert de déchets dangereux  vers les pays disposant de ces installations comme Envipur, Abidjan, en Côte d’Ivoire, Gravita Industrie Limidet, Accra, au Ghana et au Sénégal, ou vers l’Europe et les pays asiatiques.

Pour les déchets biomédicaux, l’élimination se fait sur place par les procédés d’incinération conformément à la loi.

Élimination des déchets non dangereux

La méthode d’élimination des déchets solides par enfouissement est la plus répandue. Le brûlage des déchets à l’air libre ou à ciel ouvert bien qu’il soit interdit est aussi pratiqué par une partie de la population.

 

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