La république du Mali, bien qu’enclavée, est arrosée par deux fleuves présentant un intérêt majeur pour le pays:
-
Le Niger, dont le bief central est très anciennement utilisé pour la navigation.
-
Le Sénégal, dont le rôle actuel est tout à fait marginal mais dont l’aménagement donne lieu à de vastes projets
Le Mali dispose de nombreux biefs navigables sur les fleuves Sénégal et Niger totalisant 2 334 km. Il s’agit de Koulikoro-Gao (1 308 km), Bamako-Kankan en République de Guinée (385 km dont 143 km au Mali) et Ambidédi-Saint-Louis en République du Sénégal (924 km dont un tronçon de 100 km au Mali).
Pour le moment, le trafic commercial ne s’effectue que sur le fleuve Niger, notamment sur le bief Koulikoro – Gao. Le Niger n’est pas navigable entre Bamako et Koulikoro à cause des rapides de Sotuba et de Kenié.
Le principal opérateur qui assure le transport fluvial sur le fleuve Niger est la Compagnie Malienne de la Navigation Fluviale (COMANAF) à laquelle s’ajoute un transport non structuré exercé par les piroguiers et les pinasses.
Chaque année la COMANAF transporte en moyenne 20.000 personnes de l'intérieur comme de l'extérieur.
Information sur la société
La Compagnie Malienne de Navigation Fluviale (COMANAF) est un Établissement public à caractère Industriel et Commercial dont la mission principale est le désenclavement intérieur et extérieur du pays par voie Fluvial. A ce titre, la COMANAF assure un transport public de passagers et de fret. Elle est concurrencée de manière déloyale par les pinasses et piroguiers qui relèvent du domaine purement informel.
Les bateaux de la COMANAF naviguent de la fin du mois de juillet au mois de janvier, lorsque le niveau des eaux est suffisamment élevé. La compagnie possède cinq navires courriers, plus un remorqueur et un pétrolier. Compte tenu du faible tirant ‘eau, la vitesse peut difficilement dépasser 14 km/h. Ces bateaux-villages de trois étages ont des cabines de luxe de première, de seconde et de troisième classe et une classe pont. Toutefois, les termes de luxe et de première classe n’ont pas la même valeur qu’en Europe. C’est plus pour son côté authentique que ce moyen de transport attire les visiteurs. Certes, les bateaux transportent des passagers, mais ils servent surtout à véhiculer des marchandises et sont l’unique liaison commerciale entre de nombreuses villes. La classe pont est la plus vivante. Entre les volailles, les moutons et les sacs de riz et de mil, les hommes, assis sur des nattes, palabrent en préparant le thé. Plus loin, les femmes cuisinent des beignets, des frites d’aloko (bananes plantain), des brochettes de viande et des poissons grillés. Les étages supérieurs sont le domaine des passagers plus aisés, et de la cabine de pilotage. Un bar-restaurant vend des sodas, et le serveur avertit, à l’aide d’une cloche, lorsque le repas est prêt. Le soir, le bar se transforme en cinéma. Une télévision diffuse la chaîne nationale. Le moment des informations télévisées est très suivi et chacun y va de son commentaire pour exprimer son point de vue sur la politique intérieure ou sur les derniers conflits en Afrique. La nuit, le bateau continue à évoluer doucement entre les bancs de sable. La classe pont se transforme en dortoir, alors que les passagers plus fortunés rejoignent leurs cabines plus luxueuses, quoique jamais vraiment confortables.
L’arrivée du bateau dans une ville est un grand événement. Des petits vendeurs attendent les passagers pour leur vendre boissons, nourriture, journaux, cure-dents, etc. Les bateaux déchargent et rechargent des marchandises. Les sacs de riz et de mil descendent à Tombouctou et à Gao et sont remplacés par des barres de sel et des paniers de dattes. Les chèvres et les moutons sont aussi de plus en plus nombreux sur le bateau. Un voyage à bord de ces navires est également le meilleur moyen pour découvrir les oiseaux du lac Débo. Entre Tombouctou et Gao, les dunes se jettent dans le fleuve et les hippopotames deviennent plus nombreux.
Le plus grand défi à relever aujourd’hui par les acteurs du transport fluvial est l’insécurité grandissante notamment dans les parties centrale et surtout septentrionale du pays. Des bandes armées n’hésitent pas à prendre les navires de la COMANAF pour cible, mettant ainsi en péril la survie même de l’entreprise.
En effet, le 07 Septembre 2023, le navire « Tombouctou a essuyé des tirs de roquettes de la part des Djihadistes dans le secteur de Gourma-Rharous, entre Tombouctou et Gao, alors qu’il battait paver pour Koulikoro. L’attaque a laissé sur le carreau 64 morts dont 14 militaires, de nombreux blessés graves et un navire totalement sinistré.
Figure 2- Tombouctou avant le 07/09/2023
Le Tombouctou avait une capacité de plus de 300 personnes pour une cargaison de 130 tonnes. Il a été mis en service en 1978 pour contribuer au désenclavement du pays.
Outre le problème crucial de l’insécurité, le transport fluvial connaît de nombreux problèmes au Mali à savoir :
-
L’équipement et l’entretien des ports sont sous la responsabilité des Municipalités qui n’ont pas les moyens de les assurer ;
-
Il est peu intégré dans un système multimodal ;
-
Le financement du secteur ne peut être assuré ni par la COMANAF qui est structurellement déficitaire, ni par les artisans ;
-
La définition du rôle et le financement de la COMANAF sont incertains, car cette compagnie ne peut fonctionner que 5 à 6 mois par an ;
-
Les normes de sécurité sont insuffisamment définies et pas appliquées ;
-
Il n’existe pas de Code fluvial sur le Niger.
Capacité de transport de passagers |
|
---|---|
|
COMANAF |
Nombre de navires passagers < 20 passagers |
// |
Nombre de navires passagers < 50 passagers |
// |
Nombre de navires à passagers < 100 passagers |
02 |
Nombre de navires à passagers > 100 passagers |
03 |
Capacité de transport de passagers |
|
---|---|
|
COMANAF |
Navire |
|
Nombre de navires |
07 |
Tonnage / Volume Capacité de transport (MT / m3) |
130 tonnes en cale pour chaque bateau courrier, 1 200 tonnes pour le pousseur, 300m3 de carburant pour le pétrolier. |
Barges |
|
Nombre de barge |
18 |
Tonnage / Volume Capacité de transport (MT / m3) |
2 000 tonnes et 330m3 |
Remorqueurs (tugs) |
|
Nombre de remorqueurs |
01 |
Tonnage / Volume Capacité de transport (MT / m3) |
2 000 tonnes et 330m3 |
Capacité de transport de passagers |
|
---|---|
|
COMANAF |
Navire |
|
Nombre de navires |
07 |
Tonnage / Volume Capacité de transport (MT / m3) |
130 tonnes en cale pour chaque bateau courrier, 1 200 tonnes pour le pousseur, 300m3 de carburant pour le pétrolier. |
Barges |
|
Nombre de barge |
18 |
Tonnage / Volume Capacité de transport (MT / m3) |
2 000 tonnes et 330m3 |
Remorqueurs (tugs) |
|
Nombre de remorqueurs |
01 |
Tonnage / Volume Capacité de transport (MT / m3) |
2 000 tonnes et 330m3 |
Matrice des temps de trajet
Il s’agit là du temps de trajet des bateaux courriers entre les différents ports clés.
Temps de trajet du port principal vers les autres ports majeurs sur les bateaux courriers (en heures) |
|||||
---|---|---|---|---|---|
|
Koulikoro |
Segou |
Mopti |
Gao |
Tombouctou |
Koulikoro |
|
16h |
72 |
192 |
120 |
Segou |
16 |
// |
48 |
168 |
96 |
Mopti |
72 |
48 |
// |
120 |
72 |
Gao |
192 |
168 |
120 |
// |
72 |
Tombouctou |
120 |
96 |
72 |
72 |
// |
Itinéraires clés
Information sur les itinéraires clés Domestique |
||||
---|---|---|---|---|
|
De : Koulikoro A : Segou |
De : Koulikoro A : Mopti |
De : Koulikoro A : Tombouctou |
De : Koulikoro A : Gao |
Distance Totale (km) |
180 km |
504 km |
900 km |
1 308 km |
Tirant d’eau du fleuve (m³ / seconde) |
02 m à 05 m |
02 m à 06 m |
02 m à 06 m |
02 m à 06 m |
Effets saisonniers |
Oui |
Oui |
Oui |
Oui |
Poids maximum et Taille des navires |
448 passagers et 130 tonnes en cale |
448 passagers et 130 tonnes en cale |
448 passagers et 130 tonnes en cale |
448 passagers et 130 tonnes en cale |
Régularité du trafic Passagers/Fret |
Régulier |
Régulier |
Régulier |
Régulier |
Entreprises en activité Le long de l'itinéraire |
COMANAF |
COMANAF |
COMANAF |
COMANAF |
Problèmes de sécurité |
Sûr |
Plus ou moins sûr |
Moins Sûr |
Pas Sûr |
Principaux ports |
Koulikoro |
Segou |
Mopti |
Tombouctou et Gao |
Information sur les ports
|
|
Information clé sur les Ports |
|||
---|---|---|---|---|---|
|
Koulikoro |
Segou |
Mopti |
Gao |
Tombouctou |
Emplacement |
Koulikoro Gare |
Segou |
Mopti |
Gao |
Koriomé et Kabara |
Contact |
Mohamed BATHILY 76 19 68 95 |
Mahamoudou GUINDO 66 04 43 99 |
Ely COULIBALY 66 17 79 79 |
Amadou DOUMBIA 75 06 24 04 |
Lassana KONE 78 62 19 17 |
Connections avec d’autres moyens de transport |
Route |
Route |
Route /Air |
Route / Air |
Route / Air |
Capacité de stockage (m2 et m3) |
1000 tonnes |
200 tonnes |
500 tonnes |
500 tonnes |
500 tonnes |
Equipment de manutention |
Manutention manuelle pour le fret ordinaires, Opérateur privé en charge des conteneurs et engins lourds |
Manutention manuelle pour le fret ordinaires, Opérateur privé en charge des conteneurs et engins lourds |
Manutention manuelle pour le fret ordinaires, Opérateur privé en charge des conteneurs et engins lourds |
Manutention manuelle pour le fret ordinaires, Opérateur privé en charge des conteneurs et engins lourds |
Manutention manuelle pour le fret ordinaires, Opérateur privé en charge des conteneurs et engins lourds |
Dédouanement nécessaire |
Pas au niveau du port |
Pas au niveau du port |
Pas au niveau du port |
Pas au niveau du port |
Pas au niveau du port |
Autres commentaires |
RAS |
RAS |
RAS |
RAS |
RAS |
Pour plus d’informations sur les coordonnées de la compagnie fluviale, veuillez consulter le lien suivant: 4.1 Liste des contacts du gouvernement.