Mali
3.7 Évaluation des Infrastructures de Gestion des Déchets et de Recyclage 
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  1. Comment les déchets sont-ils collectés ? 

La pré-collecte : 

La pré-collecte est effectuée par les familles elles - mêmes vers les dépôts de transit qui sont souvent désignés par l’autorité communale (40 à 68%) ; La pré-collecte est assurée par les GIE (20 à 45%). 

 

La collecte : 

Pour la collecte, la Direction des Services Urbains de Voirie et d’Assainissement (DSUVA) est responsable de l’évacuation des déchets des dépôts de transit et des déchets industriels. Elle assure également la collecte des déchets de certaines structures privées.  

Des sociétés privées comme MACROWASTE et Guiramo-Trading du groupe TOGUNA qui interviennent dans la pré-collecte et la collecte des déchets solides. 

 

  1. Quelles sont les réglementations du Pays en matière de gestion des déchets et de recyclage ? 

  • La constitution du Mali, articles 22 et 25 

  • La loi n°2021-032 du 24 mai 2021 relative aux pollutions et aux nuisances 

  • Le décret N°01-394/P-RM du 06 septembre 2001 fixant les modalités de gestion des déchets solides ;  

  • Le décret n°01-397/P-RM du 06 septembre 2001 fixant les modalités de gestion des polluants de l’atmosphère ;  

  • Le décret n°07-135/P-RM du 16 avril 2007 à l’article 1 donne la liste des déchets dangereux en deux parties : flux de déchets au nombre de 19 et déchets ayant comme constituant au nombre de 26.  

  • Le décret n°2018-0991/P-RM du 31 décembre 2018 relatif à l’étude et à la notice d’impacts environnemental et social ;  

  • La lettre circulaire qui réglemente les intervenants du secteur de la pré-collecte depuis 1993.  

 

Commentaires 

Malgré l’abondance des textes, on peut relever les contraintes suivantes :  

  • Une insuffisance notoire des textes d’application appropriés et/ou une difficulté de les appliquer ;  

  • Un manque de cohérence entre les textes édictés par les différents départements ministériels ;  

  • Une certaine confusion dans la définition des autorités compétentes, la responsabilité du contrôle relevant très souvent de plusieurs départements ministériels à la fois sans qu’il y ait des mécanismes de concertation ;  

  • Les textes, s’ils existent, sont méconnus du public, car n’ayant pas été conçus de manière participative. Au niveau des villes comme Ségou et Sikasso, des arrêtés existent il y a plus de dix ans mais qui ne sont pas appliqués par les maires en place ; et 

  • L’inexistence des normes nationales concernant la gestion des déchets solides.  

 

Politiques nationales  

Plusieurs documents de politique concernent le domaine de la gestion des déchets solides au Mali dont entre autres :  

  • La politique Nationale d’Assainissement (PNA) 2009 ; et 

  • La Politique Nationale de Protection de l’Environnement (PNPE 2019). 

L’Etat a élaboré ces politiques qui sont fondées sur des objectifs spécifiques dans le domaine de l’amélioration du cadre de vie des populations et de la protection de l’environnement. Spécifiquement, il s’agit de/d’: 

  • Encourager les initiatives locales (GIE, ONG et autres membres de la société civile) en matière de collecte et de traitement des déchets domestiques et d’assainissement ;  

  • Élaborer et/ou renforcer la mise en œuvre d’une politique d’assainissement, à travers la planification et la mise en place d’infrastructures d’assainissement prévues au niveau des Schémas Directeurs d’Aménagement et d’Urbanisme (SDAU).  

  • La politique nationale de décentralisation et d’aménagement du territoire ;  

  • Le cadre stratégique révisé de lutte contre la pauvreté pour devenir le cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté CSCRP) ;  

  • La politique sectorielle de l’habitat ;  

  • La politique nationale de d’hygiène publique ;  

  • La politique du secteur de la santé ;  

  • La politique nationale de population ;  

  • Les schémas directeurs d’urbanisme ;  

  • Les plans stratégiques d’assainissement. 

 

  1. Qui fournit les services (gouvernement ou entreprises privées) 

Pour l’Etat et les collectivités, le principal fournisseur c’est la Direction des Services Urbains de Voirie et d’Assainissement (DSUVA). Elle est responsable de l’évacuation des déchets des dépôts de transit et des déchets industriels vers la décharge finale.  

Les opérateurs du secteur privé tels que MACROWASTE, GUIRAMO TRADING, ECOLOG International et les GIE interviennent dans la pré-collecte et la collecte des déchets solides des ménages, établissements publics ou privés et sociétés. 

https://macrowaste.com/ 

https://ecolog-international.com/ 

La société GUIRAMO TRADING SARL est une société de droit malien créée en 2004 et très active dans la collecte et le traitement des déchets domestiques. Elle dispose d’un grand centre de collecte et de tri situé en banlieue de Bamako au quartier Sanankoroba sur un site de près de 70 hectares où les déchets organiques sont séparés des déchets plastiques, moellons et autres, et de la poudre organique produite à hauteur de 120Tonnes /heure. 

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L’entreprise dispose également d’une unité de granulation où des engrais organiques sont produites sous forme granulée à partir de la poudre organique, du phosphate naturel, des boues de vache et de la fiente de volaille 

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L’entreprise ambitionne maintenant de transformer les déchets plastiques en blocs pavés utiles pour des travaux de génie civil. 

 

  1. Statut des décharges dans le pays ? Combien y en a-t-il ? Qui les gère ? 

Les décharges sont des biens publics de l’état.  

Au Mali, Il y en a deux (02) décharges finales : la décharge finale compactée de Noumoubougou, située dans la commune rurale de Tienfala, Cercle de Kati, et Région de Koulikoro, et le Centre d’Enfouissement Technique (CET) de Sikasso. Les dépôts de transit sont au nombre de 166 sur toute l’étendue du territoire national. 

Ces décharges sont gérées par le Ministère en charge de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable (MEADD), à travers la Direction Nationale de l’Assainissement et du Contrôle des Pollutions et des Nuisances (DNACPN). Il faut noter que les dépôts de transit et des décharges finales sont insuffisantes. Ceux qui existent sont faiblement aménagés.  

 

  1. Existe-t-il un programme de recyclage dans le pays (y compris les installations de recyclage privées et publiques/ gouvernementales) ?  

Les initiatives privées existent, mais malheureusement, il n’existe pas de programme de recyclage dans le pays. Par exemple, Ecolog International, Guiramo-Trading du groupe TOGUNA, MACROWASTE, Touly SARL traitent les déchets solides pour en faire des composts et des pavés. En outre, beaucoup de Start-ups évoluent avec des moyens rudimentaires dans la valorisation des déchets plastiques. 

 

Élimination des déchets dangereux 

En raison du manque d’installations d’élimination ou de valorisation des déchets dangereux excepté les déchets biomédicaux, ceux-ci sont transférés conformément aux dispositions des Convention de Bâle et de Bamako, notamment le principe de consentement préalable adossé sur les documents de notification de transfert de déchets dangereux  vers les pays disposant de ces installations comme Envi pur, Abidjan, en Côte d’Ivoire, Gravita Industrie Limidet, Accra, au Ghana et au Sénégal, ou vers l’Europe et les pays asiatiques.  

Pour les déchets biomédicaux, l’élimination se fait sur place par les procédés d’incinération conformément à la loi n°2021-032, section 6, articles 29-34.  

 

Élimination des déchets non dangereux 

La méthode d’élimination des déchets solides par enfouissement est la plus répandue. Le brûlage des déchets à l’air libre ou à ciel ouvert bien qu’il soit interdit est aussi pratiqué par une partie de la population. 

 

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