1.1 Contexte humanitaire
Classé parmi les pays les moins développés selon l’indice de développement humain (170/187), Djibouti est une terre de forts contrastes. Avec un climat aride, le pays subit de manière récurrente de longues périodes de sècheresse qui affectent les populations vulnérables à travers le pays, et principalement en zones rurales. Le manque de pluies des dernières années décime en effet les troupeaux ainsi que les zones de pâturage et pousse les populations à un exode rural. Environ 60% de la population réside ainsi à Djibouti-ville, sa capitale.
Cet exode augmente la dépendance des populations urbaines vis-à-vis de l’extérieur, en particulier de l’Ethiopie, pour la satisfaction des besoins primaires : l’alimentation dont plus de 90% est importée, mais également l’énergie ou l’eau potable.
Les opportunités de revenus limitées et fluctuantes, du fait d’un taux de chômage de 60 %, et les prix élevés de la nourriture de base et de l’eau potable ont réduit les mécanismes d'ajustement des ménages et le moindre choc externe a donc un impact dévastateur.
Selon la dernière phase de classification intégrée de la sécurité alimentaire (IPC), environ 285 000 personnes seraient confrontées à une insécurité alimentaire aiguë sévère (Phase 3 de l’IPC [Crise] et Phase 4 de l’IPC [Urgence]) entre juillet et décembre 2023. Ce chiffre, qui comprend environ 185 000 personnes en phase 3 de l’IPC (crise) et 100 000 en phase 4 de l’IPC (urgence), représente environ un quart de la population du pays et est près de 50 pour cent plus élevé sur une base annuelle.
La forte prévalence et la gravité de l’insécurité alimentaire aiguë ainsi que la détérioration de la situation de la sécurité alimentaire sont principalement dues à l’impact persistant d’une sécheresse grave et prolongée, qui a affecté les moyens de subsistance entre fin 2020 et début 2023, et a entraîné une réduction du cheptel d’environ 50 pour cent en raison de décès généralisés, limitant gravement les revenus et la disponibilité des produits de l'élevage pour les ménages pastoraux.
La République de Djibouti reste l’un des pays les plus stables dans la sous-région et, accueille actuellement 31 438 réfugiés et demandeurs d’asile originaires d'Éthiopie, de Somalie, d'Érythrée et du Yémen, ainsi que des centaines de milliers de migrants en provenance des pays voisins. L’afflux de population a mis à rude épreuve les infrastructures de santé, d’eau, d’assainissement et d’hygiène de Djibouti, entraînant des épidémies récurrentes de maladies d’origine hydrique dans tout le pays.
https://reliefweb.int/report/djibouti/djibouti-operational-update-octobre-2023
https://reliefweb.int/report/djibouti/giews-country-brief-djibouti-07-august-2023
https://www.usaid.gov/humanitarian-assistance/djibouti
https://www.unicef.org/djibouti/r%C3%A9ponse-humanitaire
Ci-dessous quelques chiffres clés du rapport 2022 de l’ONU
https://djibouti.un.org/sites/default/files/2023-05/UNCT%20Annual%20Report%202022_final_0.pdf
Catastrophes, Conflits et Migration
Catastrophes naturelles |
||
---|---|---|
Type |
Se produit |
Commentaires / Détails |
Sècheresse |
Oui |
En octobre 2022, environ 72 000 personnes, dont 29 000 enfants, avaient besoin d’une aide humanitaire en raison de la sécheresse. |
Tremblements de terre |
Oui |
En 2023, Djibouti a connu 4 tremblements de terre de faible amplitude, ce qui est supérieur à la moyenne de 1,34 tremblements de terre par an dans le pays. Sur la base des données remontant à 1950, nous pouvons supposer que Djibouti est frappé par 0,11 tremblement de terre par mois.
|
Epidémies |
Oui |
Les maladies telles que le paludisme, le sida, la tuberculose, la dengue et le choléra, consomment des ressources considérables. |
Températures extrêmes |
Oui |
Pendant la saison sèche (mi-avril à fin août), la température moyenne est d'environ 40 degrés. |
Inondations |
Oui |
Les inondations et les tsunamis relatifs font de Djibouti l’un des pays non insulaires à haut risque. Au moins 8 personnes sont mortes dans des inondations soudaines à Djibouti le 21 avril 2020. 18 000 ménages (environ 110 000 personnes) ont été touchés dans la ville de Djibouti et sa banlieue de Balbala |
Infestation d’Insectes |
Oui |
En janvier 2020, la baisse des températures due aux pluies continues enregistrées et à la régénération de la végétation (pâturages terrestres et aériens) ont favorisé une invasion massive, destructrice et persistante de criquets pèlerins. Plus de 80% des 1 700 exploitations agropastorales réparties sur 23 sites de production du pays et près de 5 000 hectares de pâturages ont été infestés de criquets pèlerins |
Glissements de terrain |
Oui |
Les glissements de terrain sont particulièrement fréquents sur les nouvelles routes, les voies ferrées ou sur des pentes raides, surtout en temps de pluies abondantes |
Éruptions volcaniques |
Oui |
Le volcan Ardoukoba est entré en éruption en 1978 pendant une semaine après qu'un tremblement de terre ait créé une fissure de 1,8 m. D’autres volcans existent, entre autres Boina, Garbes, Manda-Inakir et Tiho |
Hautes vagues |
Oui |
Trente-quatre migrants sont morts le 12 avril 2021 après le chavirage de leur embarcation surpris par de hautes vagues et une météo peu clémente au large de Djibouti (selon une Source de l’OIM) |
Feux de brousse |
Oui |
La région de Djibouti-ville et la plaine côtière Djibouti-Loyada subissent une pression ... Il peut également être accentué par les feux de brousse. |
Vents violents |
Oui |
En saison chaude (vers la mi-juin à août), Djibouti a été quelques fois affecté par des vents ou tourbillons de sable poussiéreux qui réduisent parfois la visibilité à environ 50 m. Ça s’appelle « Khamsin ». |
Autres commentaires |
|
|
Problèmes d’origine humaine |
||
Guerre civile |
Non |
|
Conflit international |
Non |
|
Personnes déplacés internes |
Oui |
Environ 6,086 personnes déplacées internes et 1,506 migrants ont été recensés en septembre 2022 |
Réfugiés présents |
Oui |
En 2023, plus de 31 438 réfugiés et demandeurs d’asile originaires d'Éthiopie, de Somalie, d'Érythrée et du Yémen |
Mines terrestres / Munition non explosées UXO |
Oui |
Bien que Djibouti ait été déclaré « pays sans mines », les frontières entre Djibouti et la Somalie et entre Djibouti et l’Éthiopie ne sont pas très indiquées, et il peut s’y trouver des mines terrestres non explosées. De même, quelques mines ont été repérées également dans les districts d’Obock et Tadjourah dans le nord du pays, et Ali Sabieh, dans le sud du pays |
Autres commentaires |
La menace terroriste existe. Des attentats peuvent être commis à tout moment. |
Effets saisonniers sur les capacités logistiques
Effet saisonnier sur le transport |
||
---|---|---|
Type de transport |
Période |
Commentaires / Détails |
Transport routier primaire |
N/A |
Aucun effet saisonnier |
Transport routier secondaire |
Mars -Septembre
|
Les routes secondaires sont durement touchées dans tout le pays pendant la saison des pluies. |
Transport ferroviaire |
Avril - Juin |
Le nouveau chemin de fer entre Djibouti et Addis-Abeba est opérationnel depuis janvier 2018. Il s’agit du premier chemin de fer électrifié à écartement standard du continent construit avec les normes et la technologie chinoises. La ligne à écartement 1 435 mm, électrifiée à 25 kV 50 Hz, remplace l’ancienne voie ferrée à écartement métrique, hors d'usage depuis 1917. |
Transport aérien |
N/A |
Un vent de sable, le KHAMSIN, soufflant d’ouest en et durant 50 jours (juillet/août), réduit la visibilité jusqu’à 500m. |
Transport fluvial |
Juin – Aout |
Durant le Khamsin (un vent poussiéreux déchiré) il devient difficile de naviguer sur la mer Rouge de Djibouti à Tadjourah et Obock. |
Effets saisonniers sur le stockage et la manutention
|
||
---|---|---|
Type d’activités |
Période |
Commentaires / Détails |
Stockage |
Mai - Octobre |
Pendant la saison chaude, un stockage prolongé peut entraîner une infestation des produits. Il est conseillé de surveiller de près le ratio de marchandises stockées pendant la période mentionnée, sinon de procéder à une fumigation. |
Manutention |
Mai - Octobre |
En raison des températures élevées pendant cette période, la performance des travailleurs, surtout vers midi, est faible. Ainsi, pour des performances meilleures/maximales, les travailleurs prennent une pause pendant ces heures. |
Autres |
|
RAS |
Capacités et contacts pour les interventions d’urgence dans le pays
Grâce au Dispositif mondial de réduction des effets des catastrophes et de relèvement (GFDRR), dont l’administration est assurée par la Banque mondiale, le gouvernement de Djibouti (GoD) s’emploie à répondre à la nécessité de renforcer ses capacités d’évaluation et d’information des risques et des vulnérabilités aux catastrophes naturelles.
Le Plan d'organisation des Secours « Plan ORSEC » créé par décret du 23 mars 1985 est sous la responsabilité directe du Ministre de l'Intérieur qui assure la coordination de la prévention et la gestion des catastrophes.
En 2004, est créé au sein du Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation une Direction en charge de la protection civile regroupant l’ensemble du personnel des sapeurs-pompiers et avec comme missions entre autres « l’organisation générale des secours (ORSEC) et la lutte contre les catastrophes de toute nature ».
En 2006, un cadre institutionnel de gestion de risques et de catastrophes est défini avec la mise en place de :
- Du Comité Interministériel de gestion des risques et des catastrophes (CIGRC), présidé par le Premier Ministre, chargé de la coordination de l’action gouvernementale ;
- Du Comité Technique Intersectoriel de gestion des risques et des catastrophes (CTIGRC) ;
- Du Secrétariat Exécutif de Gestion des Risques et des Catastrophes (SEGRC), instance permanente chargée de réaliser des évaluations de la vulnérabilité des populations aux risques de catastrophe, de promouvoir la prévention, la préparation et la mitigation à tous les niveaux, de coordonner les opérations de secours lors du déclenchement du Plan ORSEC et d’effectuer une évaluation des dommages causés par les catastrophes.
En 2012, l’Agence Nationale de la Météorologie voit le jour. L’observation, l’analyse, l’étude et la prévision du temps, du climat en vue d’assurer la sécurité des personnes et des biens dans le domaine de la météorologie et de la climatologie font partie de ses missions fondamentales.
Le Centre d’études et de recherche de Djibouti (CERD) réorganisé en 2013, a déjà mis en place un fichier central d’inventaire des dommages et des pertes, permettant ainsi aux autorités publiques de quantifier systématiquement les dommages et les pertes subies après une catastrophe naturelle.
https://www.journalofficiel.dj/texte-juridique/loi-n19-an-13-7eme-l-portant-reorganisation-du-centre-detudes-et-de-recherche-de-djibouti/[AM1] [SD2]
.
L'armée djiboutienne n'est absolument pas mobilisée dans la gestion des catastrophes naturelles, ni dans la sécurité environnementale du pays.
Communauté Humanitaire
L’Equipe-pays des Nations unies (UNCT) à Djibouti est composée de 12 agences signataires du Plan-Cadre des Nations unies pour l’Aide au Développement 2018-2022 (PNUAD) étendu à 2024. Elle compte aussi 12 autres entités onusiennes qui ont souhaité rejoindre l’UNCT ces dernières années en raison de leur intérêt pour la mise en œuvre de programmes dans le pays. L’UNCT est menée par le Coordonnateur résident qui assure la coordination générale des agences opérant dans le pays, avec l’appui de son bureau, et rend compte au Secrétaire général des Nations unies.
Pour plus d’informations sur les coordonnées de l’Agence humanitaire de Djibouti, veuillez consulter la liste des contacts de Djibouti : 4.2 Liste de contacts des Agences Humanitaires de Djibouti
[AM1]Tried locating the below snipped image on this link but seems I can't see it. Is this the source?
[SD2]Please see source of the image in the document link below from United Nations Office for Disaster Risk Reduction (UNDRR).
https://www.undrr.org/media/79081